Forum JDR du CCC

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Forum JDR du CCC
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

    Sang pour Honneur. Le poids des mots.

    Rälkezad de Glace-Sang
    Rälkezad de Glace-Sang
    Admin


    Messages : 743
    Date d'inscription : 05/08/2011

    Sang pour Honneur. Le poids des mots. Empty Sang pour Honneur. Le poids des mots.

    Message par Rälkezad de Glace-Sang Lun 31 Oct 2011 - 13:14


    La Mort de Caranthir.



    La nuit achevait de noyer l’Achérus dans les ténèbres. Dans une cellule pourtant, la lumière trahissait la veille d’un Chevalier dans le Fort.

    Rälkezad abattit sa lame sur son écritoire de bois précieux, pour la deuxième fois, poussant un hurlement glacé qui résonna quelques instants dans les entrailles de la nécropole volante. Un instant, un instant seulement, les goules et les autres créatures de la forteresse dressèrent les oreilles et cessèrent leur propre agitation.

    La peste était des incapables et des félons ! La peste pour ceux qui ne savaient que mourir en emportant le peu d’honneur qui leur restait !

    La peste était de la Matriarche Celwë Belore ! C’était sa vie et non celle de son Intendant qu’il aurait préféré prendre.


    Comploter avec l’OCA pour accuser le Trident et l’accuser lui-même d’avoir attenté aux jours de la Celwë Belore ! Alors que tant de témoins l’avaient entendu prévenir le Seigneur Caranthir des Celwë Belore contre la criminelle. Il se souvenait de ce jour pas si lointain encore, où le Trident et son Ordre avaient proposé aux Celwë Belore de s’allier contre l’OCA, et d’étonner le Nord par cette entente si imprévue : leur premier cadeau avait été de révéler la félonie de la Gobeline qu’ils avaient laissé entrer dans leur Maison.

    L’intendant de la Maison Celwë Belore avait sourit et précisé qu’ils savaient déjà que cette créature à la peau verte était une criminelle ; et Rälkezad avait été suffisamment niais pour y voir un signe encourageant. Derrière ce sourire se cachait-il déjà le plan ourdi par sa Maîtresse ?

    Pourquoi avoir persisté ? Les Sin’doreïs ignoraient-ils donc que le Trident exigerait des excuses immédiates et aussi publiques que leurs accusations grotesques ? Qu’à défaut, les lames parleraient et rachèteraient dans le sang l’honneur bafoué des corsaires ? Après les accusations à peine tempérées par quelque conditionnel de circonstance, le Trident avait du donner immédiatement des gages à leurs autres commanditaires.

    La ire des Officiers avait été terrible. Devoir se justifier aux yeux de tous par la faute des misérables traîtres du Concile !


    Mais que devait-on attendre de ces perdus d’honneur ?

    Le Trident avait attendu, encore et encore, mais d’excuses, point. Les Celwë Belore, tout à leur outrecuidance, en oubliaient la plus élémentaire prudence, allant jusqu’à se rendre au Conseil de Guerre pour y afficher leurs personnes et leur scélératesse.

    Lorsque Rälkezad lui-même entra au Conseil de Guerre, il savait déjà comment procéder. Malgré le déchirement de son âme, il savait que le sang coulerait ce soir.

    Il insulta copieusement les Celwë Belore, tour à tour. Ces Seigneurs et nobliaux n’avaient pas suffisamment d’honneur pour ne pas frayer avec l’OCA. Mais ils en avaient pourtant trop pour ne pas relever le gant jeté à leur face par le Trident, sans se rendre compte du piège aux mâchoires d’acier qui se refermait sur eux.

    Le Réprouvé, au cœur des cris et des interpellations, lança la demande d’un duel judiciaire, à mort, pour réparer l’honneur du Trident.

    Les Elfes Celwë Belore étaient trop peu coordonnés. Caranthir ne put que réagir aux injures portées contre sa Matriarche.

    « Nous jouions comme avec des marionnettes avec eux. Ils n’ont semblé à aucun moment se rendre compte qu’il leur était loisible d’éviter le sang en s’excusant au nom de leur Matriarche. Leurs fils grossiers, leur conception abâtardie de l’honneur obligeait au contraire le Seigneur Caranthir à accepter le duel judiciaire, » pensa sans joie le Réprouvé.

    De l’honneur mal à propos. Rälkezad regardait sans y croire l’écuyer du Seigneur Caranthir le corseter dans une armure légère sous le tissu, mais pourtant encombrante. Elle ne lui serait d’aucune utilité contre les traits et les lames du Champion du Trident, le corsaire Tarick. Celui-ci ne s’y trompait pas, jaugeant à la manière des Trolls son adversaire, un rictus mauvais et prédateur sur le visage.

    Après les cris et vociférations du Conseil, le silence et le vent froid du parvis de Fossoyeuse. Tous à présent attendaient le verdict des lames et les paroles du sang.

    Le combat commença et finit tout aussi rapidement. Caranthir, plusieurs traits mortels fichés en son sein, agonisait.

    Rälkezad secoua imperceptiblement sa tête, mais il devait jouer sa partition jusqu’au bout.

    Il revendiqua le corps du vaincu comme appartenant au Trident. Il annonça qu’il lui ferait subir les derniers outrages en le relevant comme une goule, qu’il l’emmènerait en Achérus se repaître de chairs corrompues. Que son âme ne trouverait jamais le repos, loin de Quel’Thalas.

    Ce ne furent que cris de fureur, de détresse et de désespoir. Dame Arinne, qui tout du long avait essayé de stopper la folie meurtrière des deux camps, s’interposa alors plus sauvagement entre Rälkezad et le corps veillé par les autres Celwë Belore.

    « Laissez-le, Rälkezad, pour l’amour de la Paix que vous avez prétendu éprouver ! »

    « Enfin… », se dit le Réprouvé, la dernière note de cette soirée.

    _ « Vous voulez que nous abandonnions le corps de celui que nous avons vaincu ? Qu’êtes-vous prête à nous donner en échange de notre Paix ?

    _ Dites votre prix
    ! » Dame Arinne frémissait mais se tenait toujours fièrement entre Caranthir gisant et les corsaires.

    _ « Votre démission du siège de Consule, Dame Arinne, au petit matin, sur le bureau du Concile.

    _ Soit
    . » Elle n’avait pas l’air surprise et semblait vouloir payer le prix. « Promettez seulement que vous observerez la Paix en Quel’Thalas envers les Celwë Belore, après cela.

    _ Tant que leur Matriarche n’insultera pas l’honneur du Trident ou de l’Ordre, nous serons en Paix avec eux
    . »

    La peine des Elfes était sincère, et malgré le serment arraché aux corsaires du Trident, on lisait dans bien des regards elfiques une haine sans repos, brûlante et mortelle.

    Rälkezad haussa les épaules : « Corsaires, nous nous retirons en paix. Le Conseil de Guerre Réprouvé se réunira avec nous un autre soir. »

    Ils se retirèrent à Brill pour le reste de la soirée. Une partie du Conseil de Guerre avait repris sa réunion, Rälkezad le savait. Mais il ne s’inquiétait pas outre mesure de leurs résolutions secrètes.

    Les Atal’Aï étaient à vendre, tout dépendrait du prix. Skaduwee avait besoin de combattants pour monter les futures manœuvres sur les fronts des Hinterlands ou du Sud. Les Elfes venaient de montrer leur faiblesse. On ne s’allie qu’avec les forts en ces périodes de troubles et de guerre. Personne ne serait dupe. Le Trident avait toujours été loyal envers la Horde et ls Conseil de Guerre.

    C’est pour cette raison que le duel judiciaire avait eu lieu hors des terres de Quel’Thalas et hors des murs de Fossoyeuse. L’autorité de la Consule était vaine ici. Seule celle de la reine Réprouvée prévalait ici.

    Oui, seule la Dame Noire importait. Et elle aimait trop la force, pourvu que cette force la servît. Le Trident avait déjà suffisamment montré sa loyauté envers elle.


    Le Trident avait montré la voie de la justice. L’antique voie du sang. Sang pour honneur, ainsi que l’aurait dit sans doute Garrosh, fils du Hurlenfer. A présent, les Celwë Belore connaissaient le prix de leurs mots. Qui sait ? Peut-être les pèseraient-ils plus prudemment à présent ?



      La date/heure actuelle est Mar 7 Mai 2024 - 12:23