par Rälkezad de Glace-Sang Ven 5 Aoû 2011 - 17:30La Querelle du Nord. Débat d'idée sur le lore, la faisabilité, l'intérêt...PartagerPlus !
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Message n°1
La Querelle du Nord. Débat d'idée sur le lore, la faisabilité, l'intérêt...
Rälkezad de Glace-Sang le Mar 4 Jan - 13:34
La Querelle du Nord.
Non, ce n’est pas une idée fixe, le Nord. Mais oui, je ne le perds pas (le Nord, toujours, oui…).
[Comme j’ai formé le projet de développer une trame assez dense au niveau du rôle et des interactions inter-guildes ET inter-Factions, je fais appel au « brainstorming » communautaire pour éventuellement enrichir les idées que j’ai sélectionné et que je présente avec une certaine humilité devant vous.
En effet, si Wow ne se résumait pas à du carton pâte et à un univers et un gameplay un peu cartoonesque, nombre de questions seraient envisagées très sérieusement quant à l’avenir et aux plans de Hurlevent pour son ancien voisin du Nord, je veux dire l’ancien Royaume de Lordaeron.
J’ai hésité à poster ce message sur le forum histoire et non JdR, mais comme la finalité de cet échange est bel et bien de créer du jeu de rôle et non simplement d’évaluer la justesse ou la cohérence des points de vue évoqués, la section JdR du Forum Officiel me paraît adéquate.]
[…] En effet, tout le monde aura noté que l’ancien Royaume de Lordaeron était connu pour être une destination de pèlerinage, un Royaume plus mystique que son voisin de Hurlevent. Des liens commerciaux, politiques (tous deux étaient membres de l’Alliance) et religieux les unissaient.
Les deux entités politiques reposaient sensiblement sur le même modèle institutionnel [propre aux univers médiévaux-fantastiques], à savoir un système de type contractuel féodal (avec souverain, cour, vassaux, guildes et ordres corporatifs).
Il est notable et connu que la lignée des Rois de Lordaeron s’est éteinte dans le sang et les larmes. La lignée a même pu paraître maudite par le Destin, puisqu’elle s’est éteinte sur un parricide et une malédiction du tonnerre de Dieu... le propre Prince Héritier ayant livré son Royaume au Mal et voué ses sujets à la damnation, ce qui est pis que la Mort.
Est-ce à dire que le Royaume a disparu ? Qu’il n’y a plus de successeur ? Que le Royaume est tombé en déshérence et qu’il appartiendra désormais à celui qui voudra bien le conquérir ?
[Attention, nous allons maintenant aborder dans une généralisation très vulgarisatrice des concepts de droit public monarchique, historiques comme contemporains.
Je m’excuse par avance non pas d’être barbant, mais des approximations tenant au fait que certains postulats qui fondent ma réflexion sont complètement arbitraires et parfaitement contestables (choix des lois de succession en primogéniture mâle, avec dévolution de la couronne aux branches collatérales en cas d’absence d’hoir mâle, puis en cas de défaillance des branches collatérales, dévolution élective par les Ducs (ou Barons, Comtes…) et Pairs du Royaume).
Certains de ces postulats sont en outre si subjectivement choisis qu’ils vont venir fonder en JdR le jeu que je vais proposer à la Communauté de mon Serveur, puisque ce sera la clé de voûte d’une Querelle dynastique comme en ont connu les Royaumes européens durant le « moyen-âge », servant de prétexte aux ambitions politiques les plus étonnantes et amenant guerres civiles et guerres entre royaumes (particulièrement avec la guerre des deux roses sur l’île de Grande-Bretagne et pour l’ambiance, la guerre de 100 ans dans le Royaume de France - pour les deux plus connues).
Je poursuis donc en posant les quelques alternatives cohérentes qui peuvent découler de l’état de déshérence dans lequel semble se trouver le Royaume de Lordaeron.]
Tout d’abord, la noblesse de Lordaeron au complet n’a pas été éteinte. Certains ont pu fuir de justesse le Fléau et trouver refuge au Sud. Ces réfugiés peuvent se partager en deux grandes catégories, elles-mêmes divisées en tout un tas d’autres sous-catégories, que je ne listerai pas en détail sous peine d’épuisement.
- Les nobles qui renonceraient à une vision élective dans la venue d’un Nouveau Roi de Lordaeron pour se rallier à la Lignée des Rois de Hurlevent, qui pourrait être la plus à même selon certains de redonner la pleine jouissance de leurs titres et de leurs terres aux rescapés du Fléau, par la victoire militaire sur leurs actuels occupants.
- Ceux, plus attachés à la souveraineté des nobles légitimes de Lordaeron, qui restent attachés à leurs prérogatives électives et qui se verraient bien récupérer leurs biens tout en choisissant un des leurs pour monter sur le trône restauré de Lordaeron, dans l’hypothèse d’une victoire militaire sur l’Ennemi.
Naturellement, une fois que l’on a dit cela, on n’a pas tout dit ni tout calculé.
Si d’un côté nous avons des partisans des Wrynn, qui souhaitent solliciter l’appui de la Royauté du Sud, se garder les bonnes grâces des futurs vainqueurs de la guerre et pouvoir espérer récupérer leurs anciens biens sans trop de contestations, il ne faut pas s’imaginer que la Cour du Sud dans son ensemble les supporterait avec enthousiasme.
Après tout, pour les nobles du Sud, accroître leurs titres et leurs biens par la victoire militaire, acquérir par Voie de Conquête sur l’Ennemi des revendications territoriales, combattre dans l’host de Hurlevent pour gagner les faveurs du Roi et être privilégié dans le partage des vainqueurs, tout cela est séduisant.
Les rescapés du Nord sont dans cette optique plus des gêneurs qu’autre chose. De plus, au sein de la faction sudiste des rescapés du Nord, certains avaient déjà des titres et des terres au Sud, vraisemblablement. Ceux-là ont une position bien plus favorable et sont dans la possibilité de soutenir leurs prétentions avec leurs moyens tirés des revenus du Sud.
Ils peuvent aussi concevoir pour certains que leurs anciens voisins du Nord moins bien lotis sont des proies faciles face aux coûteuses intrigues de Cour, aux assassinats ciblés, aux moyens financiers pour s’ouvrir les portes qui permettent de faire reconnaître par les Wrynn leurs titres et privilèges.
Sans surprise, nous trouverons dans cette faction des rescapés du Nord pro-Wrynn des gens puissants, possédant des biens au Sud, des gens d’arme, des agents. Déjà en butte à certaines velléités de leurs rivaux de la Cour de Hurlevent pour faire reconnaître l’intégralité de leurs anciennes possessions, prêter allégeance aux Wrynn est un moindre mal et une nécessité de départ.
Après tout, il faut bien intéresser le Sud à la rapide reconquête des terres du Nord. Une couronne pour faire courir le Sud, ce n’est pas trop cher payé. Et ce n’est qu’un début.
Ce qui rapprocherait en revanche cette faction des Souverainistes et/ou des Loyalistes du Nord, l’autre Parti des nobles de Lordaeron, c’est l’envie de recouvrer leurs biens avant la 18ème génération à venir.
La différence, c’est qu’eux peuvent attendre confortablement pour la plupart et qu’ils se moquent (pas mal) de la couronne elle-même.
Dans ce parti sudiste, un réseau de protections, de clientélisme, reposant sur des schémas complexes d’anciens liens de vassalité, d’arbres généalogiques tordus et de pactes intéressés prévaut, afin de garder l’écoute et les faveurs des bons ministres et de maintenir à un niveau raisonnable les prétentions des gens de la Cour du Sud qui voient les terres du Nord comme un grand gâteau à partager sans modération entre les vainqueurs.
***
Cela nous amène à la description du parti le moins bien loti [et paradoxalement (selon moi) le plus intéressant à jouer].
Le Parti des Loyalistes (loyaux à la Couronne et aux Lois du Royaume de Lordaeron) et des Souverainistes (le pouvoir d’élire le nouveau Roi de Lordaeron leur revient de droit selon eux).
Ces nobles sont de deux sortes, et ne se révèlent pas toujours en tant que tels, car leur position devient de jour en jour plus délicate.
Tout d’abord, curieusement, la plupart des nobles qui ont tout perdu se retrouvent dans cette faction, quand leur intérêt serait peut-être de se coucher aux pieds des Wrynn pour se voir octroyer quelque bien modeste mais qui leur permettrait de vivre bien moins misérablement malgré tout.
Mais la Cour du Sud, soucieuse de ne pas partager ses propres biens avec des rescapés du Nord qui n’ont pas su mourir en défendant leurs terres, ont habilement soumis l’octroi de quelques arpents de terre en seigneurie à la prestation d’un serment de vassalité au Roi de Hurlevent.
Ce qui de facto pour ces nobles reviendrait à renoncer au droit d’élire un autre Roi pour Lordaeron. Ainsi, de nombreux tenants de ce parti vivent dans la misère et le seul souvenir de leur grandeur passée.
Parmi eux, d’autres divisions encore existent, rendant encore plus intenable leur position.
En effet, parmi les nobles du Nord, certains avaient des terres en Quel’Thalas, chez les Bien Nés. Depuis que la Nation Sin’Doreï de Lune d’Argent s’est déclarée en faveur de la Nouvelle Horde, ces nobles se sont trouvé virtuellement vassaux d’une Nation ennemie, et donc ennemis à leur tour du Royaume de Hurlevent.
Leur situation a naturellement été pointée du doigt par la Cour, ce qui a conduit les Wrynn à exiger de ces nobles l’abjuration de leur allégeance à la Nation Sin’Doreï et la prestation d’un serment de loyauté envers le Royaume du Sud.
Certains Souverainistes y ont vu un moyen pour la Cour de forcer la main à leur Parti. En tout état de cause, cela leur faisait perdre leurs droits auprès de la Nation de Quel’Thalas. Des tensions sont venues se rajouter aux querelles légales et des tenants du Parti Loyaliste ont été arrêtés.
Le Parti Loyaliste a crié à l’abus de pouvoir, certains ont préféré s’exiler. Ce qui a rendu leur position encore moins tenable, la suspicion à leur encontre allant grandissante.
Les rares Seigneurs de cette faction qui avaient des biens au Sud ont du plier (du moins officiellement) pour conserver leurs titres et terres. S’ils restent surveillés et suspectés de déloyauté, cela vaut toujours mieux que le sort de quelques autres, qui ont été emprisonnés et dont les biens ont été confisqués.
Le Parti pro-Wrynn, dont certains de ses membres sont parents avec des Loyalistes, a conjuré les Loyalistes de se soumettre, mais n’a point essayé (toujours officiellement) de demander la clémence pour les Seigneurs emprisonnés, craignant de compromettre à leur tour leur propre position.
Les Loyalistes, eux, voient le Parti des sudistes comme un ramassis de lâches et de vendus. Certains Loyalistes considèrent même désormais que les sudistes ont perdu le droit d’élire le futur nouveau Roi de Lordaeron, et tous s’inquiètent déjà de voir les survivants du Nord prêts à se battre ente eux alors que Lordaeron n’a même pas été libéré.
Naturellement, certaines familles jouent un double jeu : tout en assurant leurs biens détenus au Sud, ils placent quelques uns des leurs chez les Loyalistes, pour obtenir un soutien officieux et futur dans l’éventualité de la tenue d’élections si malgré tout elles se tenaient, ou pour au contraire ralentir le processus. D’autres agissent ainsi parce que c’est de bonne politique, d’autres par intérêts familiaux contradictoires et inconciliables…
D’autres encore simplement parce qu’ils sont achetés par des agents de la Cour du Sud pour maintenir divisés les nobles du Nord.
***
Inutile de dire que dans ces conditions, nul n’envisage un instant de traiter avec les membres de la noblesse de Lordaeron qui sont devenus des Réprouvés (du moins officiellement).
Et pourtant, il est des Seigneurs qui se sont relevés dans la Mort. Certains ont joué le jeu de la Dame Noire et ont recouvré en partie certains de leurs biens, en récompense des services rendus à la Dame Noire.
Ceux qui possédaient des biens auprès des Sin’Doreïs sont soit en procès, soit ont déjà recouvré leurs titres et terres. A ce titre, l’ancienne appartenance de Dame Sylvanas Coursevent au Royaume de Quel’Thalas a grandement facilité les choses.
Mais les Maisons Nobles de Lune d’Argent ont-elles aussi intérêt à refuser la reconnaissance des titres ayant appartenu à des Seigneurs de Lordaeron, a fortiori si ces nobles sont réfugiés à Hurlevent et servent l’effort de guerre contre la Nation Réprouvée, alliée de Quel’Thalas.
Il reste encore à envisager le cas des Chevaliers de la Mort relevés à Achérus et dont certains peuvent avoir été des Seigneurs du Royaume de Lordaeron ou en Quel’Thalas. Officiellement la Lame d’Ébène et le Verdict des Cendres sont des Ordres neutres. Leurs membres ne doivent pas être inquiétés par l’une ou l’autre des Factions et ils doivent pouvoir jouir librement de leurs biens, titres et terres.
Le droit leur permet de recouvrer leurs biens, ce qui a pu donner lieu à des restitutions douloureuses, génératrices de tensions ethniques, politiques et militaires, uniquement en Quel’Thalas entre Sin’Doreïs et Réprouvés, pourtant de même allégeance.
Autant pour la théorie et la neutralité Inter-Faction. A ce jour et à ma connaissance, aucun Réprouvé n’est venu réclamer la jouissance de titres ou de terres au Royaume de Hurlevent…
L’Ordre des Chevaliers d’Achérus va sans doute lui aussi militer à ce titre pour la reconnaissance de tous les droits de ses Chevaliers.
A tel point que certains Chevaliers ont clairement choisi d’intégrer l’Ordre pour faire valoir leurs droits via ce véhicule diplomatique.
C’est ainsi que l’on a pu dire et écrire que le Nord, s’il a semblé relativement épargné par le Cataclysme provoqué par le réveil d’Aile de Mort, n’en connaîtra pas moins de grands malheurs dans les années à venir.
Certains pensent que les Nobles, insensibles aux douleurs des simples individus, vont précipiter de nouveau les terres du Nord dans la tourmente et la guerre, pour des motifs bien plus privés et égoïstes que la raison largement invoquée de la Guerre Ouverte entre l’Alliance et la Nouvelle Horde.
On parle dans ce cas de privatisation du conflit, si propre à amener les troupes et gens d’armes irréguliers sur des terres souffrantes, les mercenaires et autres semi-brigands à commettre des exactions bien pires que celles commises en temps de guerre pour des conflits plus traditionnels par des armées régulières.
D’autres cependant font valoir que les Nobles ont dans leurs mains les cartes pour réconcilier les Factions entre elles, tout du moins au Nord.
En effet, les anciens Seigneurs du Nord se trouvent de facto dispersés entre les exilés de Lordaeron, les Seigneurs Humains du Sud, les Réprouvés et les Maisons Nobles de Lune d’Argent.
Autant dire que si ces acteurs du Conflit qui endeuille ces terres se réunissaient à la même table (sans essayer de s’entretuer immédiatement) et tentaient de négocier une solution juridique pour le partage des terres et la validation des légitimes revendications de tous, le Nord pourrait bien être la seule contrée d’Azeroth à connaître enfin la Paix.
Une Paix amplement méritée.
Sire Rälkezad de Glace-Sang, homme du Nord, (Chroniques du Nord, extraits, chap. 8, Le Nord à la Chute du Roi-Liche).
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La Querelle du Nord.
Non, ce n’est pas une idée fixe, le Nord. Mais oui, je ne le perds pas (le Nord, toujours, oui…).
[Comme j’ai formé le projet de développer une trame assez dense au niveau du rôle et des interactions inter-guildes ET inter-Factions, je fais appel au « brainstorming » communautaire pour éventuellement enrichir les idées que j’ai sélectionné et que je présente avec une certaine humilité devant vous.
En effet, si Wow ne se résumait pas à du carton pâte et à un univers et un gameplay un peu cartoonesque, nombre de questions seraient envisagées très sérieusement quant à l’avenir et aux plans de Hurlevent pour son ancien voisin du Nord, je veux dire l’ancien Royaume de Lordaeron.
J’ai hésité à poster ce message sur le forum histoire et non JdR, mais comme la finalité de cet échange est bel et bien de créer du jeu de rôle et non simplement d’évaluer la justesse ou la cohérence des points de vue évoqués, la section JdR du Forum Officiel me paraît adéquate.]
[…] En effet, tout le monde aura noté que l’ancien Royaume de Lordaeron était connu pour être une destination de pèlerinage, un Royaume plus mystique que son voisin de Hurlevent. Des liens commerciaux, politiques (tous deux étaient membres de l’Alliance) et religieux les unissaient.
Les deux entités politiques reposaient sensiblement sur le même modèle institutionnel [propre aux univers médiévaux-fantastiques], à savoir un système de type contractuel féodal (avec souverain, cour, vassaux, guildes et ordres corporatifs).
Il est notable et connu que la lignée des Rois de Lordaeron s’est éteinte dans le sang et les larmes. La lignée a même pu paraître maudite par le Destin, puisqu’elle s’est éteinte sur un parricide et une malédiction du tonnerre de Dieu... le propre Prince Héritier ayant livré son Royaume au Mal et voué ses sujets à la damnation, ce qui est pis que la Mort.
Est-ce à dire que le Royaume a disparu ? Qu’il n’y a plus de successeur ? Que le Royaume est tombé en déshérence et qu’il appartiendra désormais à celui qui voudra bien le conquérir ?
[Attention, nous allons maintenant aborder dans une généralisation très vulgarisatrice des concepts de droit public monarchique, historiques comme contemporains.
Je m’excuse par avance non pas d’être barbant, mais des approximations tenant au fait que certains postulats qui fondent ma réflexion sont complètement arbitraires et parfaitement contestables (choix des lois de succession en primogéniture mâle, avec dévolution de la couronne aux branches collatérales en cas d’absence d’hoir mâle, puis en cas de défaillance des branches collatérales, dévolution élective par les Ducs (ou Barons, Comtes…) et Pairs du Royaume).
Certains de ces postulats sont en outre si subjectivement choisis qu’ils vont venir fonder en JdR le jeu que je vais proposer à la Communauté de mon Serveur, puisque ce sera la clé de voûte d’une Querelle dynastique comme en ont connu les Royaumes européens durant le « moyen-âge », servant de prétexte aux ambitions politiques les plus étonnantes et amenant guerres civiles et guerres entre royaumes (particulièrement avec la guerre des deux roses sur l’île de Grande-Bretagne et pour l’ambiance, la guerre de 100 ans dans le Royaume de France - pour les deux plus connues).
Je poursuis donc en posant les quelques alternatives cohérentes qui peuvent découler de l’état de déshérence dans lequel semble se trouver le Royaume de Lordaeron.]
Tout d’abord, la noblesse de Lordaeron au complet n’a pas été éteinte. Certains ont pu fuir de justesse le Fléau et trouver refuge au Sud. Ces réfugiés peuvent se partager en deux grandes catégories, elles-mêmes divisées en tout un tas d’autres sous-catégories, que je ne listerai pas en détail sous peine d’épuisement.
- Les nobles qui renonceraient à une vision élective dans la venue d’un Nouveau Roi de Lordaeron pour se rallier à la Lignée des Rois de Hurlevent, qui pourrait être la plus à même selon certains de redonner la pleine jouissance de leurs titres et de leurs terres aux rescapés du Fléau, par la victoire militaire sur leurs actuels occupants.
- Ceux, plus attachés à la souveraineté des nobles légitimes de Lordaeron, qui restent attachés à leurs prérogatives électives et qui se verraient bien récupérer leurs biens tout en choisissant un des leurs pour monter sur le trône restauré de Lordaeron, dans l’hypothèse d’une victoire militaire sur l’Ennemi.
Naturellement, une fois que l’on a dit cela, on n’a pas tout dit ni tout calculé.
Si d’un côté nous avons des partisans des Wrynn, qui souhaitent solliciter l’appui de la Royauté du Sud, se garder les bonnes grâces des futurs vainqueurs de la guerre et pouvoir espérer récupérer leurs anciens biens sans trop de contestations, il ne faut pas s’imaginer que la Cour du Sud dans son ensemble les supporterait avec enthousiasme.
Après tout, pour les nobles du Sud, accroître leurs titres et leurs biens par la victoire militaire, acquérir par Voie de Conquête sur l’Ennemi des revendications territoriales, combattre dans l’host de Hurlevent pour gagner les faveurs du Roi et être privilégié dans le partage des vainqueurs, tout cela est séduisant.
Les rescapés du Nord sont dans cette optique plus des gêneurs qu’autre chose. De plus, au sein de la faction sudiste des rescapés du Nord, certains avaient déjà des titres et des terres au Sud, vraisemblablement. Ceux-là ont une position bien plus favorable et sont dans la possibilité de soutenir leurs prétentions avec leurs moyens tirés des revenus du Sud.
Ils peuvent aussi concevoir pour certains que leurs anciens voisins du Nord moins bien lotis sont des proies faciles face aux coûteuses intrigues de Cour, aux assassinats ciblés, aux moyens financiers pour s’ouvrir les portes qui permettent de faire reconnaître par les Wrynn leurs titres et privilèges.
Sans surprise, nous trouverons dans cette faction des rescapés du Nord pro-Wrynn des gens puissants, possédant des biens au Sud, des gens d’arme, des agents. Déjà en butte à certaines velléités de leurs rivaux de la Cour de Hurlevent pour faire reconnaître l’intégralité de leurs anciennes possessions, prêter allégeance aux Wrynn est un moindre mal et une nécessité de départ.
Après tout, il faut bien intéresser le Sud à la rapide reconquête des terres du Nord. Une couronne pour faire courir le Sud, ce n’est pas trop cher payé. Et ce n’est qu’un début.
Ce qui rapprocherait en revanche cette faction des Souverainistes et/ou des Loyalistes du Nord, l’autre Parti des nobles de Lordaeron, c’est l’envie de recouvrer leurs biens avant la 18ème génération à venir.
La différence, c’est qu’eux peuvent attendre confortablement pour la plupart et qu’ils se moquent (pas mal) de la couronne elle-même.
Dans ce parti sudiste, un réseau de protections, de clientélisme, reposant sur des schémas complexes d’anciens liens de vassalité, d’arbres généalogiques tordus et de pactes intéressés prévaut, afin de garder l’écoute et les faveurs des bons ministres et de maintenir à un niveau raisonnable les prétentions des gens de la Cour du Sud qui voient les terres du Nord comme un grand gâteau à partager sans modération entre les vainqueurs.
***
Cela nous amène à la description du parti le moins bien loti [et paradoxalement (selon moi) le plus intéressant à jouer].
Le Parti des Loyalistes (loyaux à la Couronne et aux Lois du Royaume de Lordaeron) et des Souverainistes (le pouvoir d’élire le nouveau Roi de Lordaeron leur revient de droit selon eux).
Ces nobles sont de deux sortes, et ne se révèlent pas toujours en tant que tels, car leur position devient de jour en jour plus délicate.
Tout d’abord, curieusement, la plupart des nobles qui ont tout perdu se retrouvent dans cette faction, quand leur intérêt serait peut-être de se coucher aux pieds des Wrynn pour se voir octroyer quelque bien modeste mais qui leur permettrait de vivre bien moins misérablement malgré tout.
Mais la Cour du Sud, soucieuse de ne pas partager ses propres biens avec des rescapés du Nord qui n’ont pas su mourir en défendant leurs terres, ont habilement soumis l’octroi de quelques arpents de terre en seigneurie à la prestation d’un serment de vassalité au Roi de Hurlevent.
Ce qui de facto pour ces nobles reviendrait à renoncer au droit d’élire un autre Roi pour Lordaeron. Ainsi, de nombreux tenants de ce parti vivent dans la misère et le seul souvenir de leur grandeur passée.
Parmi eux, d’autres divisions encore existent, rendant encore plus intenable leur position.
En effet, parmi les nobles du Nord, certains avaient des terres en Quel’Thalas, chez les Bien Nés. Depuis que la Nation Sin’Doreï de Lune d’Argent s’est déclarée en faveur de la Nouvelle Horde, ces nobles se sont trouvé virtuellement vassaux d’une Nation ennemie, et donc ennemis à leur tour du Royaume de Hurlevent.
Leur situation a naturellement été pointée du doigt par la Cour, ce qui a conduit les Wrynn à exiger de ces nobles l’abjuration de leur allégeance à la Nation Sin’Doreï et la prestation d’un serment de loyauté envers le Royaume du Sud.
Certains Souverainistes y ont vu un moyen pour la Cour de forcer la main à leur Parti. En tout état de cause, cela leur faisait perdre leurs droits auprès de la Nation de Quel’Thalas. Des tensions sont venues se rajouter aux querelles légales et des tenants du Parti Loyaliste ont été arrêtés.
Le Parti Loyaliste a crié à l’abus de pouvoir, certains ont préféré s’exiler. Ce qui a rendu leur position encore moins tenable, la suspicion à leur encontre allant grandissante.
Les rares Seigneurs de cette faction qui avaient des biens au Sud ont du plier (du moins officiellement) pour conserver leurs titres et terres. S’ils restent surveillés et suspectés de déloyauté, cela vaut toujours mieux que le sort de quelques autres, qui ont été emprisonnés et dont les biens ont été confisqués.
Le Parti pro-Wrynn, dont certains de ses membres sont parents avec des Loyalistes, a conjuré les Loyalistes de se soumettre, mais n’a point essayé (toujours officiellement) de demander la clémence pour les Seigneurs emprisonnés, craignant de compromettre à leur tour leur propre position.
Les Loyalistes, eux, voient le Parti des sudistes comme un ramassis de lâches et de vendus. Certains Loyalistes considèrent même désormais que les sudistes ont perdu le droit d’élire le futur nouveau Roi de Lordaeron, et tous s’inquiètent déjà de voir les survivants du Nord prêts à se battre ente eux alors que Lordaeron n’a même pas été libéré.
Naturellement, certaines familles jouent un double jeu : tout en assurant leurs biens détenus au Sud, ils placent quelques uns des leurs chez les Loyalistes, pour obtenir un soutien officieux et futur dans l’éventualité de la tenue d’élections si malgré tout elles se tenaient, ou pour au contraire ralentir le processus. D’autres agissent ainsi parce que c’est de bonne politique, d’autres par intérêts familiaux contradictoires et inconciliables…
D’autres encore simplement parce qu’ils sont achetés par des agents de la Cour du Sud pour maintenir divisés les nobles du Nord.
***
Inutile de dire que dans ces conditions, nul n’envisage un instant de traiter avec les membres de la noblesse de Lordaeron qui sont devenus des Réprouvés (du moins officiellement).
Et pourtant, il est des Seigneurs qui se sont relevés dans la Mort. Certains ont joué le jeu de la Dame Noire et ont recouvré en partie certains de leurs biens, en récompense des services rendus à la Dame Noire.
Ceux qui possédaient des biens auprès des Sin’Doreïs sont soit en procès, soit ont déjà recouvré leurs titres et terres. A ce titre, l’ancienne appartenance de Dame Sylvanas Coursevent au Royaume de Quel’Thalas a grandement facilité les choses.
Mais les Maisons Nobles de Lune d’Argent ont-elles aussi intérêt à refuser la reconnaissance des titres ayant appartenu à des Seigneurs de Lordaeron, a fortiori si ces nobles sont réfugiés à Hurlevent et servent l’effort de guerre contre la Nation Réprouvée, alliée de Quel’Thalas.
Il reste encore à envisager le cas des Chevaliers de la Mort relevés à Achérus et dont certains peuvent avoir été des Seigneurs du Royaume de Lordaeron ou en Quel’Thalas. Officiellement la Lame d’Ébène et le Verdict des Cendres sont des Ordres neutres. Leurs membres ne doivent pas être inquiétés par l’une ou l’autre des Factions et ils doivent pouvoir jouir librement de leurs biens, titres et terres.
Le droit leur permet de recouvrer leurs biens, ce qui a pu donner lieu à des restitutions douloureuses, génératrices de tensions ethniques, politiques et militaires, uniquement en Quel’Thalas entre Sin’Doreïs et Réprouvés, pourtant de même allégeance.
Autant pour la théorie et la neutralité Inter-Faction. A ce jour et à ma connaissance, aucun Réprouvé n’est venu réclamer la jouissance de titres ou de terres au Royaume de Hurlevent…
L’Ordre des Chevaliers d’Achérus va sans doute lui aussi militer à ce titre pour la reconnaissance de tous les droits de ses Chevaliers.
A tel point que certains Chevaliers ont clairement choisi d’intégrer l’Ordre pour faire valoir leurs droits via ce véhicule diplomatique.
C’est ainsi que l’on a pu dire et écrire que le Nord, s’il a semblé relativement épargné par le Cataclysme provoqué par le réveil d’Aile de Mort, n’en connaîtra pas moins de grands malheurs dans les années à venir.
Certains pensent que les Nobles, insensibles aux douleurs des simples individus, vont précipiter de nouveau les terres du Nord dans la tourmente et la guerre, pour des motifs bien plus privés et égoïstes que la raison largement invoquée de la Guerre Ouverte entre l’Alliance et la Nouvelle Horde.
On parle dans ce cas de privatisation du conflit, si propre à amener les troupes et gens d’armes irréguliers sur des terres souffrantes, les mercenaires et autres semi-brigands à commettre des exactions bien pires que celles commises en temps de guerre pour des conflits plus traditionnels par des armées régulières.
D’autres cependant font valoir que les Nobles ont dans leurs mains les cartes pour réconcilier les Factions entre elles, tout du moins au Nord.
En effet, les anciens Seigneurs du Nord se trouvent de facto dispersés entre les exilés de Lordaeron, les Seigneurs Humains du Sud, les Réprouvés et les Maisons Nobles de Lune d’Argent.
Autant dire que si ces acteurs du Conflit qui endeuille ces terres se réunissaient à la même table (sans essayer de s’entretuer immédiatement) et tentaient de négocier une solution juridique pour le partage des terres et la validation des légitimes revendications de tous, le Nord pourrait bien être la seule contrée d’Azeroth à connaître enfin la Paix.
Une Paix amplement méritée.
Sire Rälkezad de Glace-Sang, homme du Nord, (Chroniques du Nord, extraits, chap. 8, Le Nord à la Chute du Roi-Liche).
