par Il y a désormais des mois que l'homme est mort, sans retour possible.
( cf => http://aellys.fr.ht/12-foxton.php )
Il a tout mis en scène, préparé, prévu. Mais il ne faut pas s'y fier... Dans le monde d'Azeroth tout est possible et les magies les plus rares et les plus noires peuvent parfois changer le cours du destin. Voyez donc...
L’homme tomba au sol au centre de l’arène au sable gorgé de sang, expirant un dernier râle d’agonie sous les yeux de son ennemi de toujours. Il était mort, violemment, comme il avait vécu. Finalement et définitivement mort...
Plus tôt dans la journée.
A quelques centaines de mètres de l'arène, protégée par une harde de basilic venimeux, une grotte à l'entrée camouflée par une dense végétation. Dans ses profondeurs, au coeur même de la terre, parmi la puanteur du renfermé et l'humidité pénétrante, une étrange cérémonie avait cours. Dans une petite salle à peu près ronde, un homme malingre - un prêtre nécromant - vêtu d'une robe argentée trop grande pour lui était accroupi sur le sol rocheux, sur les bord d'un grand cercle tracé à la craie et rempli de motifs et d'entrelacs complexe. Au centre du cercle, un corps était étendu, celui d'un homme entre deux âge, d'un corpulence robuste, immobile. A peine voyait-on sa poitrine se soulever au rythme d'une lente respiration. L'homme ressemblait à s'y méprendre au paladin, Foxton, mais un initié aurait vu l'illusion magique qui lui donnait cette apparence qui n'était que provisoire.
Le prêtre nécromant tenait un livre ouvert dans ses mains osseuses, psalmodiant une lente litanie de paroles étranges et incompréhensibles dans une langue que nul n'aurait dû connaître. La sueur baignait son front, descendait le long de l'arête du nez pointu, tombait en grosses gouttes sur le sol de pierre. Insensible à l'environnement, il continua ainsi pendant plus d'une heure. Enfin, il laissa le livre choir à terre et resta un long moment à reprendre ses esprits après tant de concentration. Puis, il releva la tête et dévoila un regard empli d'une folie contenue, un sourire de dément, tandis qu'il murmurait pour lui même.
« J'ai réussi... J'ai réussi... J'ai réussi... »
Il se releva, tremblant, et recula pour admirer son oeuvre. Le cercle tout entier, chacune de ses ramifications, brillait d'une douce lueur turquoise qui donnait une ambiance aquatique à toute la grotte. Le corps en son centre semblait lui aussi rayonner de cette même lumière. Le sourire de dément s'agrandit en un rictus d'où s'échappa un rire de crécelle. Et puis il se tu, et le silence revînt, à peine troublé parfois par le vol d'une chauve-souris ou le clapotis d'une goutte d'eau venant mourir dans une flaque. Et les minutes s'écoulèrent.
Dans l'arène, l'épée venait de s'abattre, mettant un point final à la carrière du paladin hors la loi, du guerrier sans pitié, de Foxton. Il s'écroula au sol dans un long râle, son torse béant d'une large blessure. Son regard gris devint vitreux et sa tête roula sur le côté. Mort.
La grotte s'illumina soudain, le dessin du cercle sembla s'enflammer, prendre vie, la lueur ondulait, montait et descendait, tantôt au ras du sol et l'instant d'après jusqu'au plafond. Le prêtre nécromant recula contre la paroi, les yeux écarquillés sur l'événement qui se passait devait lui. Cela sembla durer un temps infini, et puis tout cessa en une fraction de seconde et il n'y eût plus que l’obscurité à peine troublée par les torches du couloir d'accès. Le prêtre nécromant resta bouche bée et puis soudain, il sauta, cria, applaudissant tout seul.
« J'AI REUSSI ! J'AI VRAIMENT REUSSI !! HAHAHA ! VOUS AVEZ VU MAITRE, JE SUIS MEILLEURS QUE VOUS ! JE L'AI FAIT !! »
Son accès d'hilarité passé, il remît un peu d'ordre à la robe qui tombait sur ses mains puis s'avança prudemment vers le corps toujours étendu au centre de la pièce. Le dessin du cercle et ses complexités avaient disparus en même temps que la lumière. Soudain, le corps qui avait encore plus qu'avant l'aspect de Foxton se cabra, pris de soubresauts, de hoquets, un râle s'éleva de sa gorge, une main se leva vers le ciel, les yeux grands ouverts ne semblaient pas voir autour de lui. Et puis tout se relâcha. Le prêtre nécromant fît quelques pas ; quant il arriva à la hauteur de l'homme, celui-ci se releva brusquement, assis, haletant, hagard, les mains sur sa poitrine, en sueur et avalant l'air vicié de la grotte comme si c'était son premier souffle depuis d'interminables minutes. Le prêtre nécromant avait un regard incrédule et émerveillé. Il aida l'homme à se relever. Ce n'était plus le corps à l'aspect de Foxton ; C'ETAIT Foxton. Son regard, sa peau, l'implantation des cheveux, ses empreintes, tout... sauf les blessures et cicatrices ! L'âme, l'esprit, le corps immatériel de Foxton avait été transféré dans le corps inconnu, écrasant au passage ce qui restait de la volonté et de l’existence du possesseur originel.
Le nouveau Foxton regarde autour de lui, hébété, regarda ses mains et porta une main à sa poitrine, là où il aurait dû avoir une profonde entaille. Il n'y avait rien. Alors il rît, doucement d'abord, puis de plus en plus fort, le rire empli la grotte, chaque recoin, renvoyé par l'écho et fini par s'éteindre.
« J'ai réussi, vous êtes là, vous êtes vivant ! Vivant !! Je suis riche ! Je vais être célèbre ! Et craint ! Personne n'osera s'élever contre moi ! Hahaha ! J'ai réus... »
Une large main venait de se plaquer sur la gorge du prêtre nécromant, serrant lentement mais sûrement, l'air se fît rare tandis que les mains frêles du prêtre s’agrippaient à celles du paladin revenu d'entre les morts, tentaient de les écarter mais sans plus de succès qu'une fourmi contre un elekk.
« Vous aviez... promis... »
Et puis elles retombèrent contre son corps, son regard incrédule fini par s'éteindre, et il ne fût plus qu'un pantin de chiffon dans la main du nouveau Foxton.
« Il ne faut jamais croire quelqu'un comme moi. »
Le corps du prêtre nécromant tomba au sol, désarticulé, avec un son sourd et pathétique. Le paladin sortit de la grotte de son pas lourd et un peu traînant. A l'entrée, dans un coin, il y avait des sacs de provisions, des habits de voyage, quelques armes, et attachés en retrait, deux chevaux. Il harnacha les montures, chargea l'une des sacs puis il sortit. Levant la tête, il observa longuement le ciel, son visage baignant dans la forte lumière de cet après-midi à Stangleronce. Avançant encore, il fini par monter sur le premier cheval, tenant le second à la longe et s'éloigna au petit trot.
« Adieu tout le monde, profite bien de ta victoire, Jack. Tu l'a méritée faut croire. Tu va le croire en tout cas. Jusqu'à la prochaine fois... »
Son rire bas et menaçant l'accompagna tandis qu'il disparaissait au détour d'un chemin de brousse.
Sur la plage, l’elfe se détourna de la mer qui venait d’engloutir le corps de l’humain, du guerrier. Il l’accompagnerait désormais en pensée, quelque part, aux côtés de tous ceux qu’elle avait déjà perdu. Elle aussi penserait qu'il était mort. Personne, jamais, ne saurait.
( cf => http://aellys.fr.ht/12-foxton.php )
Il a tout mis en scène, préparé, prévu. Mais il ne faut pas s'y fier... Dans le monde d'Azeroth tout est possible et les magies les plus rares et les plus noires peuvent parfois changer le cours du destin. Voyez donc...
L’homme tomba au sol au centre de l’arène au sable gorgé de sang, expirant un dernier râle d’agonie sous les yeux de son ennemi de toujours. Il était mort, violemment, comme il avait vécu. Finalement et définitivement mort...
Plus tôt dans la journée.
A quelques centaines de mètres de l'arène, protégée par une harde de basilic venimeux, une grotte à l'entrée camouflée par une dense végétation. Dans ses profondeurs, au coeur même de la terre, parmi la puanteur du renfermé et l'humidité pénétrante, une étrange cérémonie avait cours. Dans une petite salle à peu près ronde, un homme malingre - un prêtre nécromant - vêtu d'une robe argentée trop grande pour lui était accroupi sur le sol rocheux, sur les bord d'un grand cercle tracé à la craie et rempli de motifs et d'entrelacs complexe. Au centre du cercle, un corps était étendu, celui d'un homme entre deux âge, d'un corpulence robuste, immobile. A peine voyait-on sa poitrine se soulever au rythme d'une lente respiration. L'homme ressemblait à s'y méprendre au paladin, Foxton, mais un initié aurait vu l'illusion magique qui lui donnait cette apparence qui n'était que provisoire.
Le prêtre nécromant tenait un livre ouvert dans ses mains osseuses, psalmodiant une lente litanie de paroles étranges et incompréhensibles dans une langue que nul n'aurait dû connaître. La sueur baignait son front, descendait le long de l'arête du nez pointu, tombait en grosses gouttes sur le sol de pierre. Insensible à l'environnement, il continua ainsi pendant plus d'une heure. Enfin, il laissa le livre choir à terre et resta un long moment à reprendre ses esprits après tant de concentration. Puis, il releva la tête et dévoila un regard empli d'une folie contenue, un sourire de dément, tandis qu'il murmurait pour lui même.
« J'ai réussi... J'ai réussi... J'ai réussi... »
Il se releva, tremblant, et recula pour admirer son oeuvre. Le cercle tout entier, chacune de ses ramifications, brillait d'une douce lueur turquoise qui donnait une ambiance aquatique à toute la grotte. Le corps en son centre semblait lui aussi rayonner de cette même lumière. Le sourire de dément s'agrandit en un rictus d'où s'échappa un rire de crécelle. Et puis il se tu, et le silence revînt, à peine troublé parfois par le vol d'une chauve-souris ou le clapotis d'une goutte d'eau venant mourir dans une flaque. Et les minutes s'écoulèrent.
Dans l'arène, l'épée venait de s'abattre, mettant un point final à la carrière du paladin hors la loi, du guerrier sans pitié, de Foxton. Il s'écroula au sol dans un long râle, son torse béant d'une large blessure. Son regard gris devint vitreux et sa tête roula sur le côté. Mort.
La grotte s'illumina soudain, le dessin du cercle sembla s'enflammer, prendre vie, la lueur ondulait, montait et descendait, tantôt au ras du sol et l'instant d'après jusqu'au plafond. Le prêtre nécromant recula contre la paroi, les yeux écarquillés sur l'événement qui se passait devait lui. Cela sembla durer un temps infini, et puis tout cessa en une fraction de seconde et il n'y eût plus que l’obscurité à peine troublée par les torches du couloir d'accès. Le prêtre nécromant resta bouche bée et puis soudain, il sauta, cria, applaudissant tout seul.
« J'AI REUSSI ! J'AI VRAIMENT REUSSI !! HAHAHA ! VOUS AVEZ VU MAITRE, JE SUIS MEILLEURS QUE VOUS ! JE L'AI FAIT !! »
Son accès d'hilarité passé, il remît un peu d'ordre à la robe qui tombait sur ses mains puis s'avança prudemment vers le corps toujours étendu au centre de la pièce. Le dessin du cercle et ses complexités avaient disparus en même temps que la lumière. Soudain, le corps qui avait encore plus qu'avant l'aspect de Foxton se cabra, pris de soubresauts, de hoquets, un râle s'éleva de sa gorge, une main se leva vers le ciel, les yeux grands ouverts ne semblaient pas voir autour de lui. Et puis tout se relâcha. Le prêtre nécromant fît quelques pas ; quant il arriva à la hauteur de l'homme, celui-ci se releva brusquement, assis, haletant, hagard, les mains sur sa poitrine, en sueur et avalant l'air vicié de la grotte comme si c'était son premier souffle depuis d'interminables minutes. Le prêtre nécromant avait un regard incrédule et émerveillé. Il aida l'homme à se relever. Ce n'était plus le corps à l'aspect de Foxton ; C'ETAIT Foxton. Son regard, sa peau, l'implantation des cheveux, ses empreintes, tout... sauf les blessures et cicatrices ! L'âme, l'esprit, le corps immatériel de Foxton avait été transféré dans le corps inconnu, écrasant au passage ce qui restait de la volonté et de l’existence du possesseur originel.
Le nouveau Foxton regarde autour de lui, hébété, regarda ses mains et porta une main à sa poitrine, là où il aurait dû avoir une profonde entaille. Il n'y avait rien. Alors il rît, doucement d'abord, puis de plus en plus fort, le rire empli la grotte, chaque recoin, renvoyé par l'écho et fini par s'éteindre.
« J'ai réussi, vous êtes là, vous êtes vivant ! Vivant !! Je suis riche ! Je vais être célèbre ! Et craint ! Personne n'osera s'élever contre moi ! Hahaha ! J'ai réus... »
Une large main venait de se plaquer sur la gorge du prêtre nécromant, serrant lentement mais sûrement, l'air se fît rare tandis que les mains frêles du prêtre s’agrippaient à celles du paladin revenu d'entre les morts, tentaient de les écarter mais sans plus de succès qu'une fourmi contre un elekk.
« Vous aviez... promis... »
Et puis elles retombèrent contre son corps, son regard incrédule fini par s'éteindre, et il ne fût plus qu'un pantin de chiffon dans la main du nouveau Foxton.
« Il ne faut jamais croire quelqu'un comme moi. »
Le corps du prêtre nécromant tomba au sol, désarticulé, avec un son sourd et pathétique. Le paladin sortit de la grotte de son pas lourd et un peu traînant. A l'entrée, dans un coin, il y avait des sacs de provisions, des habits de voyage, quelques armes, et attachés en retrait, deux chevaux. Il harnacha les montures, chargea l'une des sacs puis il sortit. Levant la tête, il observa longuement le ciel, son visage baignant dans la forte lumière de cet après-midi à Stangleronce. Avançant encore, il fini par monter sur le premier cheval, tenant le second à la longe et s'éloigna au petit trot.
« Adieu tout le monde, profite bien de ta victoire, Jack. Tu l'a méritée faut croire. Tu va le croire en tout cas. Jusqu'à la prochaine fois... »
Son rire bas et menaçant l'accompagna tandis qu'il disparaissait au détour d'un chemin de brousse.
Sur la plage, l’elfe se détourna de la mer qui venait d’engloutir le corps de l’humain, du guerrier. Il l’accompagnerait désormais en pensée, quelque part, aux côtés de tous ceux qu’elle avait déjà perdu. Elle aussi penserait qu'il était mort. Personne, jamais, ne saurait.
