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    [Archive] Sylénian

    Alyæ
    Alyæ


    Messages : 15
    Date d'inscription : 06/08/2011
    Humeur : Mélancolie

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    Message par Alyæ Mar 16 Aoû 2011 - 20:26

    [ Aly ayant eu la chance il y a déjà bien longtemps de looter tout à fait à la loyale un drake noir sur Sartha, cette magnifique monture devint naturellement sa monture de vol par défaut. Oui mais... N'est pas maître d'un dragon noir qui veut et il m'a bien fallu trouver une raison. RP parlant. Et voilà! ]



    Le vent sifflait à ses oreilles, le froid l’engourdissait et déposait de minuscules cristaux de glace sur son armure doublée de fourrure. « Syl, augmente l’allure… La ville est là, derrière les pics. » S’allongeant presque sur l’encolure du dragon, la Dranei chuchota sa demande qui se perdit dans les bourrasques. Néanmoins, comme mû par une impulsion subite, il accéléra nettement sa course, ses puissantes ailes battant l’air avec une étonnante impression de facilité. Elle se laissait griser par la vitesse, le sentiment de liberté que lui procuraient ses vols ; elle pensait un ordre et il obéissait, ni plus ni moins. Deux êtres liés par un lien profond. Le chevalier et le dragon formaient un couple déconcertant.
    Sylénian n’était pas une monture ordinaire. C’était un dragon descendant du vol noir, doué d’une vive intelligence et d’un sens de la cruauté particulièrement affûté, comme tous ceux de son vol. Mais en compagnie de la Dranei, il ne faisait jamais montre de son héritage et restait particulièrement discret. Jamais, comme d’autres de ses semblables, il ne se mêlait de la vie des mortels ni ne prenait la parole. Il jouait parfaitement son rôle de simple monture tout en observant la vie des créatures qui l’entouraient. Son corps recouvert d’écailles noires luisait de reflets cuivrés et son ventre passait de l’écarlate à l’orange de la lave en fusion ; son regard d’ambre aux prunelles de chat prenait un malin plaisir à impressionner ceux qui le regardait en face. En fait, il était très dur de soutenir le regard d’un tel dragon. A part ça, il semblait vouer une fidélité sans faille au chevalier, sans que quiconque, jamais, ne pût savoir pour quelle raison il s’était ainsi mis à son service.

    ***

    « Viens… viens par là, petit être. J’ai besoin de ton aide. Je t’en prie… » La voix résonna dans la tête d’Alyae, sourde, lointaine. Puis une image s’imposa à elle, un passage dans la roche ouvrant sur un tunnel. Surprise, elle stoppa net sa marche à travers la plaine enneigée, se prenant la tête entre les mains et criant mentalement. « Qui es-tu ?! Que veux-tu ! Sors de ma tête !! ». La voix s’était tue, mais l’image, elle, persistait à son esprit. Elle se redressa et, le souffle court, repris son avancée. Alors qu’elle passait non loin des premiers escarpements rocheux, les suppliques de la voix retentirent à nouveau, plus fort, plus insistants. Elle tomba à genou et cria pour la faire taire mais, une fois encore, l’image du passage et des rochers vint très clairement s’afficher. Alyae tourna son regard vers la droite, vers les falaises de la Couronne de Glace qui venaient s'étioler en un long déroulement d’éboulis et de rocaille, éclairés par les torrents de lave qui faisaient rougeoyer le paysage au loin. « Viens… viens… … ».

    Portée par la curiosité autant que désireuse d’en finir avec la voix, elle se dirigea vers la pente rocheuse, passant à côté de flaques de lave qui venaient mourir dans la neige en laissant échapper des volutes de fumée blanches qui retombaient en brouillard sur toute la zone. Enfin, après quelques minutes de marche précautionneuse à travers des rocs glissants et acérés, elle parvint à l’ouverture montrée à son esprit. Un large passage dans la paroi de la falaise qui s’enfonçait loin à l’intérieur de la montagne, éclairé lui aussi par des lacs de lave. La chaleur y était suffocante ; malgré tout, guidée par une étrange impression, elle s’y enfonça sans une hésitation sur le chemin à prendre.
    Enfin, après une longue avancée sans croiser âme qui vive dans les couloirs et les chemins souterrains, elle parvint dans une vaste salle d’où émanait une odeur de mort et de chair brûlée. Là, sur le pourtour, posées à terre ou accrochées au plafond, elle pût voir des cages de toute taille mais aussi des râteliers d’armes et d’obscurs objets dont les traces sanglantes démontraient clairement l’usage. Il y avait aussi des monceaux d’ossements de tout genre et des restes dans divers états de décomposition. Et à nouveau, la voix reprit, lui enjoignant d’avancer, encore. Au fond de la salle, au plus proche de la lave, une cage solitaire contenait la seule trace de vie de la caverne.

    L’humain qui y était enfermé était nu, sa peau sombre et mate ne transpirait pas ; il avait de longs cheveux noirs et un regard couleur d’ambre. « C’est bien, tu est venue. S’il te plaît... Sort moi de cette cage maintenant ! ». Immobile, debout dans sa prison, les bras le long du corps, il observait la Draenei qu’il avait fait venir et ses mots résonnèrent dans son esprit sans qu’il ne bouge les lèvres. « Assez ! » Elle cria presque. « Assez de parler dans ma tête ! Qui êtes vous ! Que voulez vous !? ». L’humain sourit doucement et, enfin, sa voix s’éleva dans la caverne, basse et grave, allant résonner entre les parois rocheuses. « C’est vrai. Vous, simples mortels, n’avez pas l’habitude de cette manière de faire. J’en suis navré, mais je n’avais que ce moyen de vous contacter. Vous êtes le seul être assez intelligent pour m’aider qui passe à ma portée depuis longtemps. ». Il montra la porte d’un geste de la main. « Je suis prisonnier et j’aimerai sortir. Mais cette cage m’empêche d’user de mes pouvoirs pour en sortir seul. Seriez vous assez aimable pour le faire à ma place ? Vous serez récompensée, bien sûr. Largement, car je sais être généreux. ». Avançant de quelques pas, à portée de main de la prison d’acier, Alyae observa la situation sans faire mine de vouloir y remédier. « Pourquoi vous aiderai-je ? Si vous y êtes, c’est sans nul doute pour une bonne raison. De qui vais-je m’attirer le courroux, en faisant ça ? ». A nouveau, l’homme sourit, mais son regard laissait voir une pointe d’exaspération ; il se força à rester calme, sa voix se faisant mielleuse. « J’ai désobéi, échoué dans ma mission. Je vais être mis à mort, très prochainement, car c’est le sort des faibles parmi mon peuple. Vous ne voulez pas avoir une mort sur la conscience ? Une de plus… Et, comme je vous l’ai dit, mon aide pourrait vous être précieuse dans votre quête. Pensez-y… Vous n’avez pas idée de ce que je peux vous amener.». Alyae hésita puis, peut être motivée par un accès de pitié et aidée par la manipulation contenue dans la voix, elle leva son arme et vint briser le cadenas qui retenait la porte.

    A peine la prison ouverte, l’homme jaillit en dehors et, d’un bond, atterri devant la Dranei. La seconde d’après, elle se sentit projetée par une force hors du commun et vint s’écraser contre la paroi, à plusieurs mètres de la cage. Sonnée par la violence et la soudaineté de l’attaque, elle vît comme à travers un brouillard la forme de l’humain changer, grandir, pour enfin emplir l’espace tandis qu’un rugissement se faisait entendre et grondait à travers la salle, parcourant les couloirs et faisant trembler le sol. « Hahaha, il ne faut jamais faire confiance à un dragon du vol noir, stupide mortelle, inconsciente… Mais je saurai être généreux, comme promis. Je te laisse la vie sauve… Apprécie ! ». La voix moqueuse se mêlait au rugissement tandis que le dragon reprenait sa véritable forme. Puis, s’élevant dans les airs, il ne tarda pas à filer à travers les couloirs et à déboucher à l’air libre, disparaissant rapidement dans le ciel glacial.



    Une fois repris ses esprits, Alyae sortit rapidement de la caverne, craignant le retour d’autres de ces êtres mauvais que sont ceux du vol noir et qui auraient pu trouver étrange sa présence en ces lieux. Dès qu’elle fût dehors, elle repartit en direction du campement des alliés et du vol rouge qui était son objectif premier, au cœur d’une vallée abritée et chaude, à quelques kilomètres à peine du pied des montagnes. Là, elle récupéra le griffon qui lui servait de monture et repris le chemin de Dalaran, ayant déjà fais un trait sur sa récente mésaventure.
    C’est lors du survol d’une carrière d’où émergeaient des ossements gigantesques qu’elle le revit. Le dragon noir de la caverne… Il était aux prises avec un wirm de givre dont la taille le dépassait plusieurs fois et essayait désespérément de mettre de la distance entre lui et son adversaire. Il avait dû passer trop près d’un de ces gardiens du fléau sans y prendre garde et, maintenant, il était en mauvaise posture. Curieuse, la Draenei stoppa son griffon et observa la lutte depuis une position sûre, bien trop haute pour qu’ils s’intéressent à elle.

    Le dragon n’avait de loin pas l’avantage. Bien que plus agile et virevoltant en tous sens, il paraissait maladroit, peu à son aise, peut être fatigué et mis à mal par sa récente captivité. De plus, en ligne droite, il ne pouvait distancier le wirm. L’énorme masse morte-vivante avait l’avantage de sa force, chaque coup d’aile déstabilisait son ennemi de loin, jouant sur les courants d’air. Ce petit jeu de poursuite dura quelques minutes, jusqu’à ce que le dragon, s’épuisant, ne parvint plus à éviter un coup de pattes et tomba en chute libre pour enfin s’écraser au sol, faisant voler un nuage de poudreuse immaculée. Le wirm rugit et pris de la vitesse, se précipitant sur son adversaire à terre. C’est ce moment qu’Alyae attendait.
    Il était rare de pouvoir se frotter à un tel monstre, mais sa défaite constituerait une grande victoire et un affaiblissement conséquent de l’ennemi. L’occasion était trop belle à ses yeux, d’autant que le wirm, tout entier tourné vers la destruction du dragon, n’avait pas fait attention à elle. Poussant son griffon à piquer vers le sol, elle rattrapa l’énorme masse du wirm et, à l’ultime seconde, bondit sur son dos, se rattrapant aux os proéminents. En équilibre instable, elle releva sa large hache et l’enfonça plusieurs fois à la base du crâne, brisant sec les os, recommençant autant de fois que nécessaire pour réussir à faire céder l’échine du montre, à séparer la tête du reste du corps, seul moyen d’anéantir le monstre. Le wirm rugit violemment, se cambra, ruant en l’air, mais il était trop tard pour qu’il stoppe sa chute. Tout en tentant d’éliminer ce nouvel ennemi qui le massacrait du dessus, il s’écrasa lui aussi à terre, venant recouvrir de sa masse le dragon noir qui peinait à se relever. Dans un sursaut de désespoir, il tenta encore quelques soubresauts violents pour déstabiliser la Dranei, mais elle tint bon et, dans un ultime coup de hache, trancha le dernier lien du cou, brisant le circuit d’énergie tenant le monstre en mouvement. Le wirm rendît l’âme définitivement dans un long râle d’agonie et un bouillonnement d’énergie prenant la forme d’un tourbillon bleuté qui monta à travers les nuages en illuminant le ciel.

    Tandis que le griffon se tenait prudemment à distance, Alyae sauta à terre, épuisée mais contente d’elle. C’est alors qu’elle se rendît compte que le dragon n’était pas mort ; il bougeait faiblement, tentant de se dégager de l’étreinte du corps massif qui était venu l’écraser. Bloqué sous le poids des ossements du monstre, trop faible, il était incapable de se dégager, soufflant et râlant sous l’effort. Enfin il s’immobilisa, voyant que la Dranei le regardait s’épuiser vainement. « Ca vous amuse, mortelle de me voir ainsi !? Vous tenez votre vengeance ! Vous n’avez pas fait ça pour m’aider, n’est-ce pas ?! Qu’est-ce que vous croyez ! Que je vais vous remercier !?». Le dragon grondait et fulminait. « Non… C’est vrai, votre sort m’indiffère. L’occasion était trop belle, voilà tout. Appelez donc les vôtres, qu’ils vous aident. » A ces mots, Alyae se détourna sans plus d’intérêt, ce qui provoqua un rugissement de colère derrière elle. « Attendez !! Je vois ce que vous êtes… Nous... nous sommes plus proche que vous ne le pensez. Pourquoi ne pas m’aider ! Je tiendrai parole cette fois ! Les miens me tueront et les autres vols ne m’aideront pas ! ». Elle continua à s’éloigner. « Paroles de dragon ! Serment de sang ! Si vous m’aidez, je serai votre allié à jamais ! … Nous sommes tous deux des parias ! Entraidons nous ! ». Alyae s’arrêta. Elle n’avait jamais entendu parler de tels serments mais elle était intriguée. Revenant sur ses pas, elle vint se planter face au dragon, plongeant son regard de glace dans celui d’ambre de son vis-à-vis. Il resta silencieux et, pourtant, elle eût une vision de sa pensée, claire et parfaitement compréhensible. Prenant sa hache en main droite, elle posa sa paume gauche contre le tranchant de la lame et la retira d’un coup sec. Quelques gouttes d’un sang épais et noirâtre commencèrent à couler, goutte à goutte, venant assombrir la neige. S’agenouillant, elle regarda le dragon, poing fermé. « Un dragon n’a qu’une parole ; en s’engageant ainsi c’est ma vie que je met en jeu. Je ne pourrai me parjurer… » Cela n’avait pas l’air de lui plaire tout à fait, mais il était visiblement bien décidé à survivre. Levant la main, Alyae vint la poser contre le cou chaud du dragon, là où une blessure avait entamé les écailles et mis la peau à nu, laissant ruisseler le sang, mêlant le sien à celui du dragon.

    La nuit tombait. Pendant presque une heure, Alyae avait coupé, haché menu la carcasse du wirm pour permettre au dragon de se dégager. Enfin, tandis que les dernières côtes retombaient sur le bord dans un grand fracas d’os brisés, soulevant un nuage de neige, le dragon s’extirpa de sa pénible position, se redressa, ouvrant ses ailes pour en faire partir les raideurs d’une trop longue immobilisation. Il était immense, face à Alyae, se dressant de toute sa taille et poussant un long rugissement de satisfaction. Puis, il se laissa retomber au sol, tournant sa tête vers la Draenei qui n’en menait pas large, serrant la poignée de sa hache, prête à tout. « Un dragon n’a qu’une parole. Serment donné n’est jamais repris. Vous n’avez plus à avoir peur de moi. Nous ne sommes plus qu’un. ». Il se baissa encore, tendant son long cou pour lui permettre de monter sur ses épaules. Elle répondit à l’invitation en se hissant sur son corps puissant, se calant au mieux sur son dos. « Quel est votre nom, dragon ? » « Pour vous, ce sera Sylénian. ».

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