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    De l'amère thune dans la voix.

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    Merthune Fricrassac


    Messages : 6
    Date d'inscription : 01/04/2014

    De l'amère thune dans la voix. Empty De l'amère thune dans la voix.

    Message par Merthune Fricrassac Mer 2 Avr 2014 - 0:01

    (Bonjour et merci d'avance pour l'intérêt porté à mon récit!)

    Parfois, on regarde derrière soi, et on regrette. J'ai lancé boites sur boites, à chaque fois l'échec m'est tombé dessus comme un paquet de pièce d'or est rattrapé par la gravité: Lourd, douloureux, à s'éventrer par terre. Et les rires, les rires! À rendre fou un lama en rut. De l'argent prit ici et là, une sinistre île où tout devait être installé. C'est pas tout à fait ce que j'appellerai une retraite dorée. J'ai fait des rencontres formidables, mais qui se sont mal terminée. J'ai dû en arriver à chercher la mort de mes amis pour m'en tirer. Tout ça pour quoi au final? Rien. La défaite. Amère. Sale. Voir l'apothéose! Puis l'effondrement. J'étais sur mon île, peinard. À remonter quelques affaires. Alors quand un connard vient me parler de conquête du monde, tu parles que j'ai bien envie de lui rire au nez, ou si je suis complètement fait, bien envie de lui casser la gueule.

    J'avais remonté un Hôtel, ou plutôt un motel vu la qualité de ce qui traînait dans les assiettes des clients, quelques vieux bassins thermales remit en état, un espèce de bar tenu par un troll grotesque forçant l'accent pour faire exotique, mais surtout, surtout: Une bonne grosse publicité pour t'attirer les imbéciles des cartels à la recherche d'un coin huppé. C'était comme je le disais plus haut, une affaire tranquille. Et j'étais là. Planté sur mon transat, à regarder de loin ce qui se passait là où j'avais planté mes pseudo-associés. Ah, par le Saint Pognon: J'en avais assez! Assez! Comment voulais tu monter une entreprise qui marche avec des gens pas foutu de te donner au moins un jour dans la semaine avec un horaire fixe? La concurrence faisait et dans le nombre et dans la qualité, et nous n'étions pas foutu de mobiliser trois péquenots pour tenir la cadence! Après, faut dire, j'ai jamais comprit comment marchaient les gens. J'ai tenté une timide reprise, mais face aux même problèmes, j'ai préféré mettre les voiles. Cassos.

    Quand j'étais arrivé sur cette île, elle me semblait vaguement familière. Une impression de déjà vue. Un peu comme lorsque tu reviens sur la place où un drame s'est produit, et où seul demeure tes regrets. J'ai maté cette île, je me suis dit: Putain, y'a moyen de se faire du Pognon. Et c'était reparti. Comme une drogue, la réussite, à la recherche de réussite, coûte que coûte, il faut réussir! Et j'ai eu de la réussite. La preuve en est cet hôtel cradingue flambant neuf faisant danser le dawa à des crétins.
    Je me ressaisis. J'ai comme la vague impression de cracher une mantra. Depuis que je suis arrivé ici, je n'arrive qu'à cracher sur ma vague vie passée. C'est vers l'avenir qu'il faut regarder, bon sang!

    Je lève les yeux hagard de mon alcool de crapaud mort, vers le type encagoulé qui se trouve devant moi. Il me ressemble, a ma voix, ma taille, ma pointure. Il me regarde de ces yeux rouges avec une certaine condescendance. Mes yeux roulent dans leurs orbites le temps que je reprenne mes esprits. Je l'avais déjà vu ce type, mais où?
    Il reposa son regard sur moi, me fixe avec insistance, mais ne pipe mot. Je lui demande d'une voix complètement détruite par l'alcool si je peux l'aider, il ne me répond pas. Je lui repose la question, mais le gars à la cagoule continue de me fixer. Je me sens con, je suis là, ridicule, entrain de faire le groom pour un gars qui semble même pas adapté au standing de mon hôtel.

    Il ouvre la bouche, et c'est une voix froide comme le Norfendre qui me demande si j'ai vraiment tout oublié. Je feints de m'estomaquer, et lui demande ce qu'il m'a dit. Il me redemande tout de go la même question. Je lui réponds que je ne le connais pas, et qu'il s'adresse au patron de ces lieux, et qu'il devrait peut-être baisser d'un ton s'il voulait conserver une chambre ici, ce à quoi il me dit avec suffisance: Mais je suis ici chez moi
    C'en est trop. J'appelle la garde, plusieurs fois. Mais ils ne viennent pas. Je ne comprends pas, normalement, ils sont toujours intervenu quand un gars trop dangereux prenait de l'alcool. Où étaient-ils?

    La silhouette encagoulée me regarde de nouveau et me repose la question, je lui dit que je comprends rien à ce qu'il me dit, et que j'ai autre chose à faire que de parler à un sinistre rustre comme lui. Je tente de m'esquiver, mais partout où je pose mon regard, il est là, le sourire mauvais. Et il me dit: Es-tu vraiment sûr de te trouver dans un hôtel au milieu des îles? Je ne vois que sable et misère. Les délires sont pour les gens stupides, j'avais pourtant une meilleure opinion de toi.

    Ma tête tourne, je tombe au sol. M'a-t-il frappé? M'a-t-il assommé? Me vole-t-il? Je tente de retrouver mon souffle, seul le sable pénètre dans mon organisme. Je crache, je hurle, ça me brûle! Je saisis presque par réflexe une outre d'eau, et bois de tout mon saoul. Nom de Dieu! Ma vue est trouble. Je ne vois plus rien. J'ai sommeil et froid, il fait noir.

    Si sombre.


    Dernière édition par Merthune Fricrassac le Mer 2 Avr 2014 - 11:34, édité 1 fois
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    Merthune Fricrassac


    Messages : 6
    Date d'inscription : 01/04/2014

    De l'amère thune dans la voix. Empty Re: De l'amère thune dans la voix.

    Message par Merthune Fricrassac Mer 2 Avr 2014 - 0:23

    Le réveil est long et difficile. Je pensais me réveiller dans mon lit, avec une sacré gueule de bois; je me réveille sur une plage. Immense. Vide. Avec les restes d'un navire, des tonneaux, une vieille outre, la gorge sèche comme les salines d'antan. Je tente de me relever, pitoyable, je retombe au sol, épuisé par mon travail. Depuis combien de temps je suis ici? Est-ce le type encagoulé qui m'y a emmené? Enlevé? Je suis toujours couché au sol, mais je commence à regarde autour de moi. Au loin, je distinguais une cascade. Au moins, je ne crèverais pas de soif ici. À Tribord, la galion échoué. C'était un navire militaire, pas un navire de croisière, et on pouvait voir qu'il n'était en service que depuis une année à peine. Au moins, j'ai comprit d'où j'ai atterrit. Sinon, rien à signaler ailleurs.

    J'étais persuadé qu'il y avait une explication parfaitement logique. Peut-être que j'ai embarqué de mon île, pas très loin, mais qu'un des très fréquents ouragans avait détourné mon navire. Non, ça ne tenait pas. Je prends mon courage à deux mains, puis je me lève. J'avance, encore. Un pas de plus, un autre, un pas en arrière pour l'équilibre, je recommence. Je me dirige vers le point d'eau, au moins, je suis sur d'y trouver fruits et eau, au moins de quoi vivre le temps que les secours arrivent. Alors que j'avançais, mes je cherchais désespérément la clé de ma présence ici. Quel lien logique entre mon hôtel et une île déserte? Puis je me rappela: J'étais évidemment en déplacement pour agrandir ma chaîne d'Hôtel en explorant de nouvelles îles! Ce ne pouvait qu'être la seule explication plausible et logique!

    Regaillardi par cette explication plus que raisonnable, je marchais avec plus de vigueur vers le point d'eau. Une fois hydraté, et retapé, une visite du navire s'imposera. Il est clair que j'arriverai alors à trouver les raisons de ce naufrage, et probablement une fusée de secours, voir même, si la Vigie n'est pas complètement fracassée, un point d'observation!
    J'atteignait le point d'eau, une vision sur-naturelle s'offrait à moi, il semblait presque que la cascade sortait de nul part, elle était là, comme un cadeau pour moi. Petite cascade, dont s'écoulait doucement une sorte de rivière. Des animaux buvaient à une sorte de lagon plus loin. Je me jetais tête baissée à la flotte. Vivre, la vie. Par tous les Princes, que cela faisait du bien de se ressentir vivre. J'étais tellement déshydraté, qu'il m'a fallu au moins cinq bonnes minutes pour me sentir de nouveau opérationnel.

    Et je me regardait dans la rivière. Mes vêtements étaient déchirés. Mes bottes devenus des lambeaux de cuire, alors que mon pantalon et ma ceinture ne formaient qu'un amas de guenilles. Sur mon côté, une sacoche, éventrée. Les affaires que j'avais emporté ne m'importaient guère. J'étais en vie. C'est tout ce qui comptait. Je dégaina ma rapière ébréchée dans le but d'atteindre une mangue. Avec ça, je pourrai me remettre en route.
    Mais j'ai sous-estimé la faim. Elle se réveilla dès que j'ai commencé à honorer ma pauvre mangue. Ce n'était pas un pauvre fruit qui allait éteindre l'incendie au fond de mon estomac. J'avais les crocs. Je partis défoncer absolument tous les manguiers se trouvant sur mon passage. La faim justifie les moyens disait le vieux Tobin.

    Une heure plus tard, l'estomac plein, je somnolais sur les bords du lagon. Il n'y avait visiblement aucun prédateur ici. Et c'était tant mieux. Il ne me restait plus qu'à dormir. Fermer les yeux. Mais la voix glaciale du type au bar, l'encagoulé raisonna. Je me levais en sursaut, la rapière cassée dégainée. Prêt à trouer la peau de ce petit enfoiré. Je regardais autour de moi, rien, personne. J'attendais que les battements de mon coeur se calment, pour ensuite tendre l'oreille. Mis à part les gargouillis émis par des animaux tropicaux grotesques, et le bruit sibyllin de l'eau et de la cascade, je ne captais rien. Une hallucination, ce n'était qu'une hallucination.

    J'époussetais mes vêtements, fourrait quelques mangues dans ma sacoche, ainsi que quelques morceaux de bois pour faire un feu de détresse au cas où. Je me mit alors en route, remontant mes pas vers le Galion.

    C'était un immense navire peint en rouge foncé, dont les voiles Rayées blanches et noires me rappelait vaguement les histoires des aventuriers lors du désastre du débarquement à Vash'jir. Un navire pirate, ou du moins, un navire de corsaires, ou un truc dans le genre. Des mercenaires probablement. Il était comme découpé en Deux. La tempête a-t-elle été si violente que le navire en est arrivé à se déchirer? Dans tous les cas, il y avait probablement d'autres survivants. Probablement qu'ils m'éclaireraient. De toute façon, entre disparus, naufragés, ou autres bêtises, mieux vaut rejoindre un groupe que demeurer seul, vulnérable.

    Je trébuchais sur un tonneau brisé. Merde, je dois faire attention où je mets les pieds si je ne veux pas avoir l'air d'un imbécile! J'appelais encore. Quelqu'un? Pas de réponse. Je me sentis m'hérisser. Et si c'était un guet-apens? J'avance. Quoiqu'il arrive, j'avance. Ma main tremblante posée sur ma rapière, maigre consolation et réconfort en cet endroit hostile. Je continue d'avancer. Partout autour de moi, se trouvent des tonneaux détruits, des vivres récupérables ou non. Il faut que je trouve un tonneau encore en état pour récupérer des choses... Non! D'abord chercher les autres. Vite.

    L'odeur de nourriture pourrie envahie mes narines. Certaines choses ne seront pas récupérables. Du courage. J'avance, je monte à l'abordage, en continuant d'appeler d'éventuels survivants, ma voix croissant presque d'une manière pathétique. Où sont-ils donc tous passés?
    Je monte, je glisse, je me prends le mat, le monde se brouille. Je me retourne, j'ai marché sur un pauvre type endormit, non, il respire difficilement, je dégaine ma gourde, m'approche, et lui verse un filet d'eau dans la gorge. Je lui dit doucement que tout va bien... Mais quelque chose de froids s'écoule jusqu'à mes godasses. Mes yeux s'agrandirent de terreur. Je tentais de réanimer un pauvre bougre mort éventré, je n'ai pas glissé sur lui, mais sur son sang!

    Je vomis, je n'ose pas le regarder. Par les Princes! Merde! Merde! Que ce passe-t-il ici? Je cours jusqu'à la cabine. Partout. Partout des morts, des cadavres déchiquetés. Ils sont mort dans d'atroces souffrances. Quelque chose les a sauvagement massacré! Horreur. Je crache de la bile. Je m'appuis contre la rambarde, je perds lentement mon équilibre, et sent quelque chose s'accrocher à ma peau. Des cendres. Tout s'éclaire. Le navire s'est fait attaquer, ou alors il a explosé de l'intérieur, ou alors, quelqu'un est monté à bord tuer tous les survivants et faire sauter la poudre. Le centre a parfaitement l'air d'une explosion.

    Je tombe au sol. Je me colle contre le mur. Il y a danger.

    Un assassin rôde sur cette île.

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr 2024 - 6:20